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Vendredi 03 février : chronique de DR

Publié le par Saintex

Mon école intermédiaire francophone en Ontario

 

Un échange entre deux établissements scolaires permet de comparer deux systèmes d’enseignement, deux modes de fonctionnement, deux types de locaux, deux approches pédagogiques. Emerge alors des différences notables et d’étonnantes similitudes.

Neuf heures, ce matin,  nous retrouvons  nos  collégiens qui arrivent les uns après les autres en compagnie de leur correspondant-rémora. Au vu des sourires qui illuminent leurs visages nous devinons qu’ils ont apprécié l’hospitalité de leur famille d’accueil et que leur première soirée fut agréable.

Pierre a pris hier soir sa toute première leçon de hockey (prononcer hoki) et se montre très impressionné par la maîtrise technique de Martin son correspondant, lequel néanmoins l’a félicité pour la qualité de son shot, ce dont Pierre n’est pas peu fier !

Certains ont la mine un peu pâlichonne et les traits encore tirés : le décalage horaire persiste et signe. Théo explique qu’il s’est réveillé à 8h30, heure française, et que c’était un peu embêtant vu qu’il faisait grand nuit. Hugo, les yeux cernés, nous décrit une nuit hachée par des réveils intempestifs.

Pour cette première matinée, le groupe est divisé en deux : une moitié ira faire du sport dans le magnifique gymnase de l’école pendant que l’autre ira assister - et participer !- à toute une série d’expériences scientifiques et inversement. En résumé, la matinée est partagée entre éducation physique et éducation par la physique !

Nos petits Français sont conviés à une séance de volley-élimination. Le principe en est simple : chaque point perdu conduit à l’exclusion temporaire ou définitive du joueur responsable. Chaque série de trois passes réussie permet le retour d’un équipier sur le terrain. La victoire revient logiquement à l’équipe qui a conservé le plus de joueurs ou qui a pu éliminer tous les volleyeurs adverses. Ah, un détail, fourni par monsieur Christian,  professeur d’EPS, co-organisateur de l’échange permet de saisir ce qui pimente le jeu ! «Le ballon est bleu et gros, gros comme ça ! »nous a-t-il expliqué en écartant les mains d’au moins 60cm. De fait, ce n’est pas tant la couleur de la balle qui inquiète nos élèves que sa dimension. Ils seront vite rassurés et les 12 élèves du 1er groupe d’abord  hésitants, en retrait au fond du terrain, bien abrités derrière leurs coreligionnaires canadiens, prendront progressivement de l’assurance jusqu’à s’impliquer franchement dans la partie. Les bonds spectaculaires de Victor, les jaillissements d’Amélie, les interventions de Théo, les services de Valentine, la concentration souriante mais  ininterrompue de Julie et les interceptions de Guillaume contribueront au bon déroulement de la partie bien que leur efficacité ait été toute relative. Précisons que Madame Antonini, toujours à la pointe de l’innovation pédagogique, envisage de rapporter on ne sait comment un ou deux ballons à des fins pédagogiques.

La promotion 2010 se distingue des deux précédentes par sa moindre timidité et son implication immédiate dans tous les ateliers proposés. Dans la salle de physique,  notre sympathique collègue canadien officie pour la troisième année consécutive pour des collégiens marollais. Imitant un de leurs correspondants, Victor  puis Guillaume entrechoquent deux boules métalliques enrobées d’aluminium pour provoquer des étincelles. Monsieur Martin choisit ensuite de  de leur mettre la pression (atmosphérique) : Victor,encore lui, prouve ainsi à l’enseignant dubitatif « la puissance de son cerveau »en déjouant la question-piège après l’examen attentif d’une bouteille d’eau pourvue d’un flotteur.

Puis Julie et Valentin  iront successivementsubir l’aspiration artificielle, au fond d’un sac poubelle hermétiquement clos autour de leur cou. Le plastique plaqué contre eux par le manque d’air épouse très étroitement les formes du corps en les enserrant. Valentine interprète à son tour  avec conviction une catwoman tout à fait probante.

Théo sacrifie un billet de 20 $ à la science et voit avec une inquiétude croissante monsieur Martin plonger son bon argent canadien dans une solution d’alcool pur à 99% avant d’y mettre le feu. Par chance, l’expérience réussit parfaitement et Théo, non sans soulagement, peut récupérer intact un billet faussement carbonisé mais réellement mouillé.

Les deux groupes sont ensuite rassemblés pour une information qui soulève l’enthousiasme des canadiens : les 48 correspondants iront ensemble assister à une joute de hockey à l’aréna d’Ottawa, opposant l’équipe locale des Sénators à celle de Saint-Louis aux Etats-Unis. Monsieur Christian leur explique alors qu’ils seront filmés par la télévision canadienne pendant les (très nombreuses) pauses publicitaires à condition de se faire remarquer par leur engagement au côté de leur équipe. Ils doivent donc préparer des affiches et des banderoles à l’effigie de l’équipe et portant le slogan du club : « Go, Sen’s, go ! ». Et voilà donc nos petits français convertis en afficionados canadiens, à quatre pattes sur le sol,  rédigeant les noms des stars du hockey ontarien Erik Karlsonn ou Jason Spezza, reproduisant avec soin tel Hugo le logo ci-dessous.

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Chacun de nos néo-canadiens, sa boîte à lunch sous le bras, s’en est allé ensuite se sustenter dans la cafétéria de l’école. Rappelons ici que les écoles canadiennes n’offrent pas de service de cantine bien qu’il soit possible d’y acheter de quoi se restaurer. La plupart des jeunes étudiants de l’école apportent leur pique-nique. Les plus âgés, qui fréquentent les classes du lycée et dont certains sont véhiculés (le permis de conduire est accessible dès 16 ans) partent s’approvisionner en pizzas et autres sandwiches dans les commerces les plus proches. Bonne surprise ! Les 48correspondants mangent ensemble, canadiens et français mêlés…. mais filles et garçons séparés !!

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L’après-midi est consacré à la fusion des cultures européenne et canadienne. Six équipes de huit élèves sont constituées avec pour mission de bâtir un château-fort de neige et de glace. Un jury présidé par madame Clavette se prononcera au terme de plusieurs heures d’un travail acharneige. Munies de pelles (plus ou moins larges) et d‘un unique seau (plus ou moins grand), les travailleurs du froid montent des parpaings de flocons et des tours de cristaux. Mentionnons la forteresse « Packman » de l’équipe de Morgane qui a reçu le grand prix de l’anachronisme historique, le château de la Hugo Team caractérisé par sa magnifique douve et l’absence de murailles sur trois côtés et enfin la superbe réalisation de l’équipe d’Amélie et de Méline, équipe malheureusement disqualifiée en raison d’une très discutable application d’un règlement dont personne n’avait eu connaissance. Il semblerait en effet que le recours à un conseiller historique ait été proscrit pour des motifs aussi obscurs que désolants. Félicitons néanmoins Victor qui, issu d’une autre équipe, a identifié sans hésitation le modèle du château philippien (XIIIe siècle) tel celui de Dourdan  du nom du roi Philippe-Auguste.        

 Le jury après une longue délibération de 2 minutes trente attribua la victoire à l’équipe de Valentin, Valentine, Sophie et Alice épaulés par leurs correspondants respectifs Xavier, Sarah, Imani et Emie. Bravo à tous !

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Nous tairons les noms des responsables d’atteintes multiples au règlement intérieur perpétrées par plusieurs élèves qui en bombardant de boules de neige leur professeur d’histoire voire en essayant (vainement) de le jeter à terre ont franchi logiquement une ligne blanche invisible. Passons sur cet incident déplorablement sympathique.

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Le temps de diffuser les consignes en vue de la journée de lundi et nos binômes franco-canadiens rejoignirent la sortie où les attendaient leur bus scolaire ou la voiture familiale. A l’exception de Nicolas qui, ignorant manifestement qu’un autocar avait un horaire à respecter,  prît tout son temps pour remiser « ses choses » dans son sac.

Le soleil descendait à l’horizon entre des amas de nuages moutonneux. La journée s’achevait. Nous étions en ouikinde et nos 24 marollais allaient passer les deux prochains jours en immersion complète dans une famille canadienne. Une nouvelle expérience enrichissante pour chacun d’entre eux.

 

Ce soir commence le bal des neiges ou winterlude à Ottawa. Cette période de festivités hivernales s’étale du 3 au 20 février et offre aux Ottaviens un grand nombre de manifestations dont le feu d’artifice prévu ce vendredi soir. Sans doute, y retrouverons- nous quelques- uns de nos élèves !

Ce fut une belle  journée, riche en découvertes et en émotions.

DR

 


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D
C'était tellement secret que je ne savais pas que c'était secret ! Dorénavant je ne dirai plus que les secrets autorisés.. Suis-je encore disqualifié ?<br /> <br /> DR
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P
Bravo Monsieur Renault pour avoir dévoilé l'équipe gagnante du concours de construction de fort!!! Cet homme ne peut garder un secret!
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L
Wouahou, quel programme dès le début ! Que du bonheur pour tous j'imagine, et rien qu'à voir le sourire de tous nos enfants, on se dit que ça valait la peine de "penser canada" depuis des<br /> mois...<br /> Merci aux profs pour ce partage détaillé, on s'y croirait !<br /> A bientôt, après je pense, un week-end bien chargé encore en émotions...
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P
Pauline et moi on a construit le fort en forme de pacman avec notre équipe. J'ai adoré faire la bataille de neige !!! Yassine m'a mit de la neige dans les cheveux !!! ARG !!! MES BEAUX CHEVEUX :(<br /> Lorsqu'on est rentré dans l'école, tout le monde était mouillé !!! Dégeu !!!
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J
une super journee meme si on a pas gagner ;( on tient a dire que on a jamais demander a m.Renault de nous aider. mais merci quand meme : l'important c'est de participer.<br /> julie et emma
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A
Sur qu'elle chaine de télévison sera difusé ce match SVP?
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S
<br /> <br /> On prend renseignement auprès de M. Cléroux, le M. sport de  et on affichera la réponse<br /> <br /> <br /> <br />
N
Cette chronique répond à des interrogations soulevées par les photos de ces deux premières journées: Valentin a-til trop plaqué son prof d'histoire géo dans la neige...Valentine a-t-elle trop lu de<br /> presse people à l'aéroport... pour se retrouver ensacpoubellés de la sorte par M. Renault? La science nous éclaire ...et nous rassure!<br /> Bravo Hugo pour ton magnifique dessin!!
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