Chronique n°9
Chronique n°9 du jeudi 14 février
Valentin au musée
Pour rencontrer un Dasplétosaurus de 8,50 à 9 mètres de long pesant jusqu'à 3,5 tonnes de la famille des tyrannosauridés et originaire de l'Alberta, il faut d'abord prendre la ligne de bus 94 puis changer à Mc Kenzie bridge pour emprunter la ligne jusqu'à la station Mc Léod, soit 45 minutes de navigation à travers la conurbation outaouaise. A chaque étape, il nous faut compter les troupes et veiller à n'oublier aucun blouson rouge dans la cohue des transports en commun.
A l'arrrivée, ce brave Dasplé est là qui nous attend sans chair mais en os avec tous ses amis: élasmosaurus, tricératops, hadrosaurus et quelques autres moins encombrants.
La plupart de nos intrépides visiteurs, QCM à la main, se lancent alors sur la piste de plusieurs de ces sympathiques bestioles et les traquent sans relâche et sans crainte. L'ambulocétus réfugié au fin fond du musée résiste longuement à leurs investigations.Ils finissent par découvrir que cet éphèbe des mers n'est pas un cousin de monsieur Renault comme certains se sont empressés de le croire mais un parent éloigné de nos baleines. Léa C en profite pour apprivoiser de grands carnivores attendris par les bisous qu'elle déposent sur leurs museaux.
Pendant que quelques retardataires flânent encore un peu au crétacé, d'autres sont allés rendre visite à l'animalium où résident d'étranges bébêtes qui fascinent ou rebutent, c'est selon. Marie qui affectionne tout particulièrement les mygales et les tarentules presse Laura de quitter rapidement les lieux. Lisa est sidérée à l'écoute des blattes siffleuses. Malgré leur sveltesse les jolis phasmes ne retiennent pas les garçons très longtemps.
A l'étage supérieur, ils découvrent l'univers de l'eau et les mammifères. L'identification de l'original, un des plus grands cerfs du monde qui vit au Canada est problématique. Ainsi Adrien ou Baptiste s'inquiètent-ils de ne pas le retrouver dans cette section du musée. Normal, quand on a mal lu et qu'on ajoute un i à ce noble animal !
Au dernier étage consacré aux oiseaux du Canada d'un côté et à la géologie de l'autre, Zoé puis Laura provoquent délibèrément un tremblement de terre sur la côte orientale de l'Amérique du Sud, le long du Pacifique. Rupture de faille qu'il nous a fallu faire sans Andrea. Zoé est très déçue d'apprendre qu'il ne s'agit que d'une simulation et s'éloigne dépitée.
Les élèves semblent avoir apprécié la visite qu'ils ont menée en toute liberté par petits groupes. La qualité des reconstitutions et la grande clarté des informations délivrées dans les deux langues officielles du Canada y sont pour beaucoup.
Après un repas rapide extirpé des boîtes à lunch et quelques achats à la boutique du musée, nous partons à la recherche de notre ami le bus n°7. Objectif: la banque du Canada. Là nous attend un petit musée fort plaisant, gratuit de surcroît, qui nous compte, non nous conte, la belle histoire de la monnaie. Des briques de thé chinois, aux coquillages de la région indo-Pacifique (les cauris), des fèves de cacao aztèques au salarium romain c'est à dire à la ration de sel fournie aux soldats de la république, des populaires "chouettes d'Athénes", ces monnaies d'argent à l'effigie de l'oiseau d'Athéna, aux cartes à jouer de la Nouvelle-France en manque de liquidités au moindre naufrage des navires venus de France avec la solde des soldats du roi
, le survol de l'histoire monétaire a de quoi surprendre les élèves souvent ignorants en la matière.( Pour cause, les programmes ignorent sauf exception la dimension économique de l'histoire !)
Au passage, nous apprenons l'importance du troc dans les échanges primitifs puis les cinq vertus d'une monnaie stable et enfin l'émergence d'un système bancaire et monétaire au Canada. Valentin se montre particulièrement pertinent pour sa fête en multipliant questions et bonnes réponses. Marie et Siona ne sont pas de reste et se montrent très intéressées.
Quand notre guide nous présente les nouveaux billets en polymère émis par la banque centrale du Canada, tous consultent leur porte-monnaie pour vérifier si d'aventure ils n'en possèderaient pas un exemplaire. Baptiste a pu ainsi brandir son billet de 20 dollars canadiens comme un trophée.
Un bref détour par la petite boutique du musée afin de dépenser un peu de cette monnaie à laquelle nous venons de consacrer plus d'une heure et nous repartons en quête d'un autobus 94 compréhensif et accueillant. Gaëtan, grand prix de l'étourderie (le jour de la Saint Valentin, on se demande pourquoi) se faufile par la porte arrière au milieu des passagers qui se bousculent pour monter: eh, eh, il a oublié sa carte de transport !! Andrea qui a longtemps perdu ou oublié la sienne la retrouve par miracle dans son sac et peut rentrer l'esprit serein.
Encore 50 minutes de transport et nous voilà à l'arrêt Millenium Boulevard distant de 300 mètres de l'école. Quelques vauriens poussés par Kim tentent une fois de plus d'enneiger leur professeur mais ils échouent pitoyablement dans leur entreprise.
Hormis cet incident, confessons que notre escouade de collègiens s'est parfaitement bien comportée tout au long de cette journée et que les tensions de la veille se sont heureusement dissipées.
Le soir, nous apprenons qu'un énorme python de l'animalium nous avait été dissimulé par quelques élèves à l'initiative de Kim qui voulait couvrir monsieur Jean-Marc, alias Tyrex, de ridicule.
Tout de mansuétude et de dignité, ce dernier refusera de sanctionner les QCM de ces impertinents.
Ce fut une journée sans plan B ou C, réussie et enrichissante. Merci et bonne fête Valentin!
Demain sera un autre jour.
Monsieur Didier
Les photos sont à voir ici : 00001-02-14