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Chronique du prof n°5

Publié le par Saintex

 

                                                                   Vendredi 4 février

 

 

Cinquième jour. Notre délégation semble accuser le coup après quatre jours bien remplis. L‘euphorie du départ, l’excitation de l’arrivée, le froid, la tempête, la nécessaire adaptation à un autre mode de vie, à une autre famille, la dépense d’énergie au ski et au tube, le manque de sommeil, le dépaysement continu, tout contribue à la manifestation d’une certaine lassitude et cela d’autant plus que le programme du jour n’incite pas nos jeunes gens à l’enthousiasme : visite du musée de la monnaie et découverte pédibus d’Ottawa.

Ainsi Maureen, guère en grande forme en ce début de journée, qui va de banc en plot et de plot en chaise au long de la visite, ainsi Laura qui, de salle en salle, répète qu’elle n’y comprend rien, ainsi Axelle qui s’offusque de devoir marcher quand une découverte de la ville en autocar – de préférence à deux étages- aurait été bien suffisante.

 

Pourtant, il est fort intéressant ce musée ! D’abord, il est gratuit, ce qui est paradoxal pour un lieu destiné à l’histoire des moyens de paiement. Ensuite, il est bien conçu, allant des fourrures de castors qui permirent le troc aux premiers temps de la Nouvelle- France, aux piastres toujours en quantité insuffisante des XVIIe et XVIIIe siècles qu’un intendant royal compléta par les cartes à jouer auxquelles on accorda une valeur monétaire supposée temporaire, en passant par la multitude des billets de banque émis par chaque institution bancaire canadienne et ce jusqu’à l’unification monétaire tardive du pays en 1935. Mélyne a aimé tout cela ; elle a acquis des pièces de tous les coins (sic) du monde ainsi qu’une réplique du billet de 100 dollars canadiens édité pour le centenaire du Canada en 1967. Alexis C a aimé lui aussi cet étalage de monnaies en provenance du monde entier et  a  multiplié les clichés des vitrines. Coraline a manifesté son intérêt pour l’hyperinflation de 1923 et pour les billets de plusieurs milliards de marks qui tapissaient les salons des familles allemandes. Cyril s’est risqué à interroger le guide et Damien était si fasciné par tout cet argent qu’il est sorti dehors sans son manteau resté au vestiaire.

 

Un petit tour en ville jusqu’au Byward market où nous avons pique-niqué au chaud. Nous ne commenterons pas le talent particulier d’Axelle qui questionne péniblement en anglais un vendeur francophone, ni de celui de Marion ravie de consommer autre choses que les légumes crus dont elle a pris l’habitude à chaque souper depuis son arrivée sur le sol canadien.

 

A 12h45, nous avions rendez-vous avec Véronique, étudiante à Ottawa, et guide bénévole qui nous a patiemment fait découvrir le patrimoine de sa ville. Dire que nos collégiens se soient montrés très attentifs, du moins au début, serait mentir. Déambuler dans la bise froide leur a paru bien incongru et pour tout dire peu justifié. Certes, la veuve noire de Louise Bourgeois, gigantesque araignée posée devant le musée des arts, ou l’aluminium scintillant au soleil des toits de la cathédrale a réveillé momentanément ces esprits somnolents mais sans les tirer durablement de leur torpeur. C’est à peine si l’histoire de Toto le chien du 1er ministre Mac Kenzie, ou la vue de la rivière Outaouais ont suscité plus de curiosité. Pourtant l’annonce d’un quizz susceptible d’être évalué et noté a provoqué un premier tressaillement dans le groupe et surtout, la vision des chats recueillis et nourris juste aux abords du Parlement canadien et des écureuils qui chapardent dans leurs gamelles en toute amitié, a achevé de réveiller tout le monde.

A partir de ce moment, toute la troupe s’est animée subitement :

Mention particulière pour Marion qui cherchait à déverser une grosse boule sur la tête d’Alexis E, promu aujourd’hui même commentateur en chef ou pour Morine affalée plus souvent qu’à son tour dans 40 cm de neige ou encore pour cette chère Mélyne, traîne-savates patentée, toujours en queue de classe et follement motivée par notre promenade pédestre.

Mélyne, avance un peu ! Les autres sont loin devant. Cela ne fait pas 10 minutes qu’on marche ! Tu es déjà fatiguée ?

10 minutes ? C’est pas possible ! ça fait au moins 45 minutes, monsieur !

 

Séance photo au soleil devant le bâtiment du Parlement puis arrêt devant la tombe du soldat canadien inconnu gardé à la belle saison par deux militaires depuis qu’un jeune homme passablement éméché s’est soulagé sur le tombeau national. Une voix indéterminée a fusé au cœur du groupe mais à voix basse : « et l’hiver, elle n’est pas gardée la tombe du soldat inconnu ? » Notre guide, probablement habituée, a répondu sans même avoir vraiment entendu la question :

L’hiver ? il fait bien trop froid ! Pas besoin de gardes ici !

 

Nous faisons escale au parc de la Confédération où les sculpteurs sur glace commencent à peine leur ébauche sur des blocs tout frais en vue du concours du Bal de la neige. Nos collégiens qui ont retrouvé toute leur énergie suivent cette installation de près et prennent moult photos en relevant l’origine géographique des différents concurrents : Canada naturellement, Japon, Pérou, Pologne, Etats-Unis, Belgique et…. neuf-trois ! Nous aurons mardi les résultats de l’épreuve. Parions que nos amateurs d’art ne resterons pas de glace devant les œuvres proposées !

Le retour vers l’autocar se fait en passant par le fameux canal Rideau que nous empruntons sans patins sur 200 m. Dans le bus scolaire, d’un joli jaune nord américain, pas de ceinture de sécurité à bord et un moteur qui ronfle joyeusement. Mise en circulation ? probablement à l’époque où les parents de nos correspondants voire leurs grands- parents allaient eux-mêmes à l’école !

 

A 15h30, chacun de nos petits français retrouve son correspondant. Certains connaissent déjà leur programme de « fin de semaine » et s’en réjouissent par avance.

 

Ce fut une belle journée, instructive et studieuse. A lundi donc !

 

 

DR

 

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A
<br /> Merci pour ce sympathique et pitorresque descriptif !<br /> Bravo à l'équipe de profs !<br /> Alexia<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Salut jess, c'est la famille Oiry. On espère que tu t'amuse bien, enfin que tu profite bien parce que tu as beaucoup de chance! Nous entre l'école, et le brevet blanc qui m'attend (Jérémie) à la<br /> fin de l'année, j'aimerai bien être à ta place.<br /> On te souhaite de bien t'éclater et on a tous hâte de vous revoir.<br /> Jérémie, Mathieu, Thierry et Corinne.<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Je vois que malgré le froid et le reste, le voyage vous plait. J'espère que la semaine prochaine sera aussi bien et que vous en profiterez beaucoup.<br /> Ps : Jessica j'avais dis que je t'écrirais un mot, je suis un peu en retard (mais je crois que maintenant avec moi tu commences à avoir l'habitude). Je devais te donner de nouvelles de la natation<br /> synchronisée. Mais vu que je suis très intelligente, je me suis fais une grosse entorse et je ne peux pas y aller en béquilles ... Bref, j 'espère que tout se passe bien et tu diras bonjour de ma<br /> part à Colin.<br /> Bon voyage à tous !<br /> Tiphaine<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Un week-end bien mérité pour les accompagnateurs ... Ca me rappelle les vacances en famille cet enthousiasme débordant pour visiter villes et musées ! A la différence que ce voyage restera sans<br /> doute dans leur mémoire comme un moment unique. Bon week-end à toute la tribu, prenez des forces pour la suite des aventures.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Nous attendions avec impatience la chronique du jour : toujours aussi passionnante et toujours plus à lire. Merci DR.<br /> <br /> <br />
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