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Chronique des profs n°8

Publié le par Saintex

Il y a des journées comme ça

 

Des plans B ou C, nous en avons mis plusieurs en oeuvre depuis notre arrivée à Ottawa. A cause du froid, puis de la tempête de neige puis des pluies verglaçantes, il a fallu sans cesse reprendre, modifier et adapter notre programme. Pas toujours simple ! Nos collègues et amis de Gisèle Lalonde ont à chaque fois fait le maximum pour remédier à la désorganisation involontaire de notre "itinéraire" comme on dit ici

Mais aujourd'hui, rien n'a fonctionné ou presque.

Tout a pourtant bien commencé puisque le bus des profs était à l'heure. Ca n'a pas duré et très vite nous devons déchanter.

Monsieur Marcel, le collègue de Sciences qui devait réaliser des dragsters avec les élèves d'après leurs esquisses nous annonce que les indispensables kits de matériel qui devaient être livrés en six jours ne sont toujours pas là bien que commandés depuis plus de trois semaines. Tabarouette !

Premier repli tactique: pendant la première période, nous irons en salle informatique faire des travaux scolaires. Nous ne nous faisions aucune illusion, l'idée d'aller faire des exercices de mathématiques ou d'anglais ou de faire un devoir de SVT n'avait aucune chance de déclencher un tonnerre d'applaudissements parmi nos 25 apprentis-aventuriers. Mais en dépit de quelques soupes à la grimace, ils n'ont pas non plus fait preuve de mauvaise volonté.

Les correspondants canadiens viennent gentiment ouvrir leur session informatique mais quatre ordinateurs sont hors-service et il nous faut faire avec cette nouvelle contrainte. Certains de nos brillants étudiants ont déjà terminé tous leurs devoirs: qu'à cela ne tienne, quelques exercices interactifs de géographie feront très bien l'affaire! N'est-ce pas Gaëtan?

Durant la deuxième période, les élèves sont invités à participer aux expériences amusantes mais scientifiques proposées par monsieur Marcel, expériences que je connais bien mais auxquelles je n'ai pas eu la satisfaction d'assister cette année. De fait, et cela fait partie des aléas d'un voyage et plus encore d'un échange comme le nôtre, il a fallu gérer des relations interpersonnelles complexes entre nos françaises et leurs correspondantes mais aussi prévenir les effets dévastateurs d'un phénomène de groupe dont tout enseignant un peu expérimenté sait qu'il fonctionne comme une bombe à retardement.

Néanmoins, mes deux complices m'ont rapporté quelques scènes cocasses que j'ai plaisir à restituer ici. Ceci par exemple: munissez-vous d'un aspirateur et d'un grand sac poubelle de 150 litres (la couleur importe peu), proposez à un cobaye de s'agenouiller dans le fond du sac que vous rendez aussi hermétique que possible. Introduisez l'embout de l'appareil près du col du candidat et mettez en marche : la dépressurisation plaque étroitement le plastique contre le corps. Spectaculaire et amusante, l'expérience permet de mettre la pression atmosphérique en évidence.

Nous avons un cobaye: Adrien se propose. Nous n'avons plus de cobaye: Adrien se ravise. Une jeune canadienne s'avance mais point de jeune français. Une fois de plus, comme dans la tempête de neige, ou sur le canal Rideau ou à la descente d'un bus, madame Ségolène montre la voie et se laisse plastifier la première. Rassurées, Amélie et Siona se laissent emballer à leur tour!

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Par la suite, Gaëtan, imité par Siona (toujours partante), fait imploser une cannette chauffée jusqu'à ébullition et plongée à l'envers dans de l'eau froide. De son côté Adrien revenu de ses appréhensions initiales manipule un billet de 20 dollars canadiens que monsieur Marcel a fait brûler sans l'endommager. Adrien, veux-tu rendre le billet au monsieur ?

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Un peu plus tard, Marie qui a étudié à Fort Boyard parvient à faire tenir de nombreux clous sur un clou pour pas un clou. Afin de ravitailler ses partenaires, Andrea pendant ce temps profite de l'heure de pointe pour dérober des clous supplémentaires aux équipes concurrentes.

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Après ce passage clouté, tout ce petit monde gagne le réfectoire.

Midi, départ pour la Mer Bleue, espace préservé de la ceinture verte d'Ottawa , actuellement blanche, où subsistent des mousses et végétaux endémiques rares ou uniques. Nous devons y mener quarante huit jeunes également rares et uniques pour qu'ils s'initient aux raquettes (deux correspondantes venues sans leur pantalon de ski sont privées de sorties).

Les ennuis continuent: les deux bus commandés sont au nombre de un. Il faut donc qu'une partie des profs partent dans la voiture particulière de monsieur Marcel. En cours de route, nous passons chercher des raquettes supplémentaires dans l'école publique secondaire voisine. Sauf que personne ne semble y être au courant de la chose et nous attendons longuement que les secrétaires retrouvent un responsable. Au bout d'un temps qui paraît infini, nous récupérons notre équipement. Nous avons rendez-vous dans un parking en forêt avec le bus jaune. Mais monsieur Marcel ignore le lieu des retrouvailles et nous pas davantage. Nous visitons la campagne enneigée - monsieur Legay est content de voir des vraies vaches qui broutent dans les champs blancs- et errons sur des chemins forestiers. Sur le parking, pas de bus jaune. Où sont-ils ? Peut-être dans le prochain parking? Nous repartons puis revenons. Le temps passe. Quand nous retrouvons finalement nos élèves, ils reviennent de leur balade en raquettes et semblent ravis de la bataille de boules de neige menée sous la houlette de madame Peggy. Lia prétend être tombée au fond d'un ravin. Pour Kim la marche avec des palmes à neige est une révélation qui devrait avoir l'honneur de sa prose quotidienne. Julie et Léa R se déplacent curieusement dans la neige avec des raquettes à la main.

Adrien est ravi tout comme Gaëtan et Thomas R, soutenus par Kim,qui profitent de leur entraînement pour lancer des boules de neige sur monsieur Renault.

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Le bus jaune revenu de nulle part reconduit nos jeunes sportifs à Gisèle Lalonde pendant que nous ramenons à l'école Louis Riel les raquettes qui n'ont pas servi. Les élèves des deux établissements semblent satisfaits même si certains visages expriment de la fatigue : ils ont bien rempli leur journée qui d'ailleurs se poursuit avec la famille de leur correspondant. Dans les propos qui circulent ça et là, il est question de Laser Quest. Pour en savoir plus, demandez-leur !

 

A 15h30, chacun regagne son foyer provisoire.

 

Ce fut une journée comme ça et pas autrement.

Demain sera un autre jour

 

Monsieur Didier

les photos sont visibles dans l'album du 13-02 : 00001-02-13 00001-02-13

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