Chronique de DR - Mercredi 17 février
Mercredi 17 février
Quoique en disent les mauvaises langues le corps professoral n’est ni courbaturé ni vermoulu ! Les 11 km parcourus sur les pistes de ski de fond du parc de Gatineau n’ont pu entamer les réserves d’énergie que nous avions eu la prévoyance de constituer depuis notre arrivée avec force tourtières, ragoûts, tartes aux sucres, poutine, queue de castor, muffins et autres brunchs améliorés… En revanche, nombre de nos chers petits ont trouvé l’exercice harassant. Il est vrai que le ski nordique était une découverte pour la majorité d’entre eux et les premiers pas furent difficiles. Les deuxièmes aussi d’ailleurs, tout comme les troisièmes, les quatrièmes...
La balade en raquettes eut bien plus d’adeptes. Il est vrai que la perspective de gravir la crête au sommet de laquelle Jules César épousa Cléopâtre avant de consommer un sandwich aux épinards ne se présente pas tous les jours. De même que la possibilité jubilatoire de bombarder lâchement ses professeurs de boules de neige! Lesdits enseignants livrèrent donc une véritable bataille de tranchée et ne capitulèrent jamais face à un ennemi supérieur en nombre, forçant l’adversaire à battre en retraite jusqu’au bus. Saluons Erwan qui court très vite dans la neige poudreuse, Kevin qui est revenu plus blanc que blanc, Baptiste qui lance une boule d’une main et prend une photo de l’autre, Margaux qui plonge dans la neige mieux que quiconque, Corentin qui marche d’autant mieux dans la neige qu’il a perdu une raquette, Jean –Charles qui n’a pas couru assez vite et Justine parce que c’est Justine, l’innocence incarnée même avec une boule de neige dans chaque main.
Cette journée pourtant déjà bien remplie s’est poursuivie avec une promenade en traineau à Cumberland dans la périphérie résidentielle et rurale d’Ottawa. Monsieur Lalonde dont la famille, originaire de Bretagne, s’installa en 1732 dans le pays et qui relate non sans fierté que les 10 000 Lalonde du Canada et des États- Unis se réunissent régulièrement, exploite toujours la terre de ses ancêtres. Pendant l’hiver, il propose le service de ses chevaux et emmène ses clients à travers champs et bois. Assis sur des bottes de paille, à raison de 16 élèves canadiens et français et d’un professeur par traineau, nous fîmes une agréable tournée de 45 minutes entrecoupée par une pause qui fut l’occasion d’un nouvel affrontement généralisé à coup de boules de neige.
La soirée s’achève par une sympathique et conviviale réception dans la propriété de monsieur et madame Canci qui ouvrirent leur porte à nos 48 jumeaux français et canadiens et leurs quatre professeurs. Qu’ils soient chaleureusement remerciés ici pour leur gentillesse et leur hospitalité.
Avec l’aide de quelques autres parents, ils nous offrirent un assortiment de plats typiquement canadiens : cipaille ou ci-pâte, ragoût de pieds de porc, cretons, fèves au lard, tourtière du lac St Jean (liste non exhaustive) et de nombreux desserts dont un remarquable pouding- chômeur, recette conçue pendant la Grande dépression des années trente et un non- moins remarquable gâteau réalisé par la correspondante de Margaux qui associait les drapeaux Canadiens et français et portait le nom de tous les participants à l’échange!
Puisque nous avions esquissé sur ce blog un modeste lexique franco-québécois-ontarien, notre hôtesse a souhaité tester notre aptitude à prononcer correctement plusieurs expressions devant l’assemblée hilare des élèves et des parents présents. Le verdict fut sans appel : nous sommes loin de maîtriser toutes les subtilités, toutes les nuances de la parlure locale et si nous frôlâmes le ridicule de fort près, ce fut à notre grande confusion mais dans la bonne humeur.
La journée, commencée à 9h s’achevait 12 heures plus tard et nos collégiens, exténués mais ravis, sont tous rentrés avec leurs familles d’accueil respectives dans la nuit ontarienne.
Ce fut une journée sportive (très), active (très) et réussie (très).
A demain