WAOOH ! OK !

Chronique des profs du mercredi 12 février 2014

Fenimore Cooper, Jack London et James Oliver Curwood auraient pu parler de nous car aujourd’hui nous sommes rentrés de plein pied dans la légende du Grand Nord ! Imaginez cinquante et un coureurs des bois franco-canadiens (51 et pas 52 car l’un des autochtones a été terrassé par une fièvre intestinale) et six trapprofs embarqués dans l’aventure extrême comme seul le rude climat subarctique peut en offrir !

Très loin au nord d’Ottawa, au moins à…… 110km d’Orléans, par des chemins à peine carrossables, à quatre voies souvent, il nous a fallu tracer notre route dans un paysage de collines et de basses montagnes englacées.

A l’aurore, vers 7h45 quand le vent de la nuit s’attarde sur les visages encore endormis et que la température extérieure ressentie avoisine les -30°C, chacun rassemble son maigre équipement avant de rejoindre le convoi de wagons jaunes qui attend les pionniers du jour.

Deux heures d’efforts seront nécessaires pour vaincre les obstacles qui se dressent devant la petite expédition : troupeaux de voitures qui cherchent des pâturages professionnels (Ottawa a aussi ses « congestions » quotidiennes), solitude blanche et sauvage de bois et de terres, sentiers sinueux des profondeurs proches du Québec, blizzard …. (J’ai dit blizzard moi, comme c’est blizzard !), la vigilance est de mise. Mais notre guide connaît son affaire et il nous conduit jusqu’à notre destination, Otterlake, en évitant tous les pièges.

Au cœur de cette folle journée, une première expérience, la découverte de l’art du musher, cet excentrique qui pilote des formules chiens. Aujourd’hui, nos collégiens jouissent du produit des efforts consentis avec l’appui de leurs parents depuis septembre et s’offrent une véritable initiation aux traineaux à chiens (ou aux chiens de traîneaux, comme vous préférez).

Vingt-deux toutous des neiges à la frimousse sympathique (http://www.escapade-eskimo.com/nos-chiens.html) attelés à trois magnifiques traîneaux les attendent avec impatience pour aller gambader au long de sentiers enneigés.

Nos cinquante et un coureurs des bois sont répartis en trois groupes et orientés vers trois types de loisirs différentes : raquettes, glissades et évidemment, traineaux à chiens. Chaque groupe démarre la journée par une activité distincte afin qu’aucun ne se croise.

Disons- le tout net ; les raquettes ont rencontré un franc succès notamment chez nos françaises qui ont détesté l’exercice. C’est une chose étonnante que de voir des collégiennes descendre d’un autobus et se muer trente minutes plus tard d’un coup de raquette magique en maminettes du 3e âge sorties pour la promenade quotidienne.

De Louise qui réclamait une pause tous les cinquante mètres, à Marie dont les vieilles jambes étaient douloureuses en passant par Laure qui demandait : « quand est-ce qu’on rentre ? », à peine étions-nous partis où Salomé s’effondrant après l’arrivée en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus , sans oublier Alexia qui avait un faible particulier pour les trous abandonnés ou Laura B qui semait ses raquettes sur le sentier, nous avions là le tableau de la maison de retraite aux sports d’hiver. A leur décharge, la balade dans un superbe paysage qui aurait pu être totalement silencieux- n’était-ce Aurianne qui demandait : c’est encore loin ? » - a duré plus longtemps que celles que firent les deux autres groupes. Les correspondantes qui occupaient les cinq premières places à l’arrivée n’ont pas osé protester, le prof qui les menait dans le bois carte à la main n’étant pas un des leurs !

Seconde activité pour nos grands-mères, la glissade avec des planches souples sur une pente sommairement aménagée. Pendant ce temps, le groupe de madame Antonini conduit les chiens et celui de monsieur Legay explore les environs en raquettes à la recherche du Bigfoot local.

Très vite on distingue deux groupes parmi nos demoiselles, celles qui adorent les bonds, les sauts et les atterrissages dans des positions invraisemblables et celles qui s’arrêtent après la première descente « parce que ça fait mal monsieur ! ».

La palme d’or du burlesque revient incontestablement à Sarah aujourd’hui. Cette dernière est peut-être, d’une nature discrète en temps normal, mais nous pouvons garantir qu’elle raffole des cabrioles sur des planches à neige. Mieux, même sans planche, elle cabriole encore !

Sarah nous a ainsi offert une magnifique descente de type olympique (voir photo) mais, une fois en bas, elle a engagé une passionnante conversation sur les vertus comparées des bosses de la droite et de la gauche de la piste, oubliant les copines qui suivent. C’est ainsi qu’avec la participation involontaire d’une des correspondantes canadiennes, elle exécuta un superbe salto arrière quand elle se fit faucher les deux jambes. Se relevant dans un fou-rire, le visage blanchi, elle échappa de justesse à une deuxième descendeuse tandis qu’autour d’elle un public hilare se tordait les côtes, prof inclus.

La promenade en traineau à chiens ne durait qu’une dizaine de minutes mais elle a constitué le point d’orgue de cette belle journée. 2,5 kilomètres parcourus à travers des bois vallonnés à raison d’un premier traineau dirigé par le musher accompagné par un(e) élève et de deux autres engins qui emportent deux élèves. A tour de rôle, ceux-ci prennent la commande du traineau ; pas de difficulté, les chiens savent quand et où s’arrêter pour procéder à la permutation des apprentis-conducteurs.

A voir le regard cotonneux de la plupart des élèves, un sourire infini sur les lèvres, on devine qu’ils viennent de vivre un moment de grâce même ceux ou celles qui s’angoissaient un tantinet un peu avant le départ telles Sabrina ou Laura B, finalement radieuses au retour de leur virée canine.

Malheureusement, le temps nous est compté une fois de plus, la compagnie d’autobus ne pouvant laisser deux chauffeurs à disposition deux heures de plus comme l’espérait monsieur Cléroux. Tant pis, nous rentrons dans nos rodéotobus familiers à l’arrière desquels on bondit façon Sarah comme sur une piste improvisée de luge.

Sur la cafétéria règne une atmosphère inhabituelle, un peu pesante et mélancolique. Certes, on discute, on échange mais on sentbien au fond que la tête est déjà un peu ailleurs. Célia est contente de rentrer pour retrouver son quotidien, sentiment que ne partagent nullement Maélys et Sarah qui souhaiteraient rester encore un peu.Melvyn, qui a courageusement résisté au syndrome familial de l’endormissement dans les transports publics, poursuit avec Enzo son entraînement au tennis de table pour les prochains jeux d’été à Sotchi ou ailleurs.

Nous avons récupéré tous les passeports –oui, même celui de Chloé -, tous les textes sont à jour – oui, même celui de Hugo, délivré toutes les consignes pour le lendemain. Reste à opérer le plus difficile : les adieux.

Ce fut une journée magique dans le froid et la lumière, inoubliable pour tous espérons –le.

Demain est un autre jour, celui du retour.

DR

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Album J14 2014-02-12 (119 photos)

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ALBUM PHOTOS J14

Comments

[Kim ♪]

C'est déjà la fin comme c'est dommage =) Les textes de tout le monde est les superbes photos prises par le Service Technique vont nous manquer !
Vivement l'arrivée des canadiens !

[Maud, maman d'Enzo]

quel bonheur de voir tout ce petit monde s'éclater à ce point !
à nouveau un grand merci à l'équipe des professeurs de leur avoir donner la chance de vivre tout cela !!!

[Véro ,maman de Melvin]

Mr LEGAY les chiens de traineaux vous vont à ravir , vous devriez étudiez ces petites bêtes là en SVT !!!!

[Véro ,maman de Melvin]

je me demande si Mme ANTONINI ,prof de sport admirable , n'a pas envie de gagner le prochain tournoi de l'AS de tennis de table et entraine ses poulains façon canadienne......au moins ils n'auront pas ces cours là à rattrapper !!!!!